Un texte en chantier que j'ai terminé aujourd'hui, sur:
http://eleve-gepeto.over-blog.com/
L'âme du monde.
Prière d'une fin d'été
La cloche dans le lointain égrène sa plainte cristalline, tandis que, insensiblement, la rosée perle toute chose dans le calme serein de la nuit qui descend.
A travers les feuilles empourprées de l'automne naissant, les nuages occultent lentement les lueurs d'une lune pleine et blonde qui dessine en ombres légères les formes alentour.
La terre encore chaude exhale les senteurs d'une vie qui s'endort des luxures de l'été.
Une courtilière attardée stridule par à coups tandis que, parfois, dans une clapotement gris et feutré passe un couple de petites chauve-souris affairées et rapides.
A travers les grandes déchirures des nuages paresseux, le ciel montre des étoiles piquées et scintillantes comme de minuscules diamants.
De temps à autre éclate une querelle âpre et courte comme le cri aigu d'un oiseau nocturne, parmi les loirs qui finissent de mettre à sac le vieux noisetier qui borde le chemin.
Les feuilles, vidées de leur précieuse sève repartie aux racines, se détachent parfois, et, en virevoltant, viennent rejoindre le tapis mordoré, souple, et craquant sous les pas.
Une brise douce agite mollement les folles avoines à la tête légère vidées de leurs graines.
L'âme de la vie alentour, doucement, instille une ivresse douce et forte, et comme une prière monte dans le calme de la nuit, promesse future d'un printemps plein de vigueur.
L'égrégore de toute ces petites existences innombrables et minuscules ou géantes, rayonne et vient construire la foi qu'ont tous les êtres humbles dans l'avenir.
Hommage à Theilard de Chardin.